Mes chers lecteurs,
Aujourd’hui je vous emmène avec moi dans le Nord Est de la France, entre le massif des Vosges et le Rhin, dans cette belle région à la frontière avec l’Allemagne et la Suisse… Vous avez deviné? C’est bien de l’Alsace qu’il s’agit.
J’ai eu la chance de pouvoir y séjourner quelques jours début octobre, dans un village qui pour moi reste un décor de carte postale mais aussi de découvrir la “biodynamie” encore peu connu dans le monde du vin.
Tout a commencé jeudi 4 octobre à mon arrivée à Riquewihr, village médiéval qui surplombe légèrement la plaine d’Alsace. Classé parmi les plus beaux villages de France, Riquewihr prend des allures de décors de cinéma. Les maisons à colombages, les routes pavés, les cours fleuries, les fenêtres sculptées…
Demeures des XV aux XVIIIe siècle, châteaux des princes de Wurtemberg, places et fontaines…ici tout est tellement magique qu’on ne sait plus où donné de la tête.
Mais pas le temps de traîner, je dois partir au domaine “Léon Boesh” afin de découvrir l’univers de la biodynamie.
Le vignoble du domaine Bœsch est niché dans la Vallée Noble, situé sur les coteaux entourant le domaine. La famille Bœsch cultive 14,5 Ha de vigne. Leurs vins sont certifiés Demeter (Agriculture Biologique et Biodynamique). En cave, ils respectent la même philosophie : vendanges manuelles, vinification en foudre ou barrique de chêne. Aucun produit œnologique n’est ajouté hormis le soufre, ceci afin de respecter le caractère unique de chaque terroir et millésime.
Mais qu’est-ce que la Biodynamie me direz-vous? Alors je vous avoue qu’avant mon séjour dans les vignobles alsaciens, je ne connaissais même pas l’existence de ce mot 😉
En Alsace, 14% des surface viticoles sont cultivées en bio et beaucoup des plus grands vignerons sont en biodynamie.
Précurseurs en la matière, grâce à la proximité avec l’Allemagne, c’est tout naturellement que les plus grands domaines alsaciens se sont tournés vers l’agriculture biodynamique. C’est un système de production agricole introduit par Rudolf Steiner.
Bien plus qu’une technique agricole, la Biodynamie est une philosophie de vie, qui respecte la nature, la terre, la vie, et les hommes.
Elle permet de supprimer tous les produits chimiques de synthèse pour la protection des plantes et la fertilisation des sols.
La Biodynamie a pour but d’obtenir des plantes saines et équilibrées en renforçant le système immunitaire naturel de la plante et en améliorant les échanges entre le sol et les racines, entre le ciel et la plante. Elle vise à dynamiser et intensifier la vitalité du sol, à redonner à la plante et au sol un équilibre, et à renforcer la vitalité et la résistance de la vigne.
La Biodynamie aide la vigne à trouver son équilibre, lui permettant de s’adapter au climat et à ses aléas, et de mieux résister aux parasites et aux éventuelles maladies. La plante est donc plus saine, et la vigne mise ainsi en harmonie avec son milieu exprime toutes les qualités de son terroir.
Bref, la biodynamie va au delà d’une agriculture biologique. Certes vous arrêtez d’utiliser glyphosate, pesticides, insecticides mais le cahier des charges ( Demeter ) est plus poussé et puis surtout vous respectez la Nature, vous prenez uniquement ce qu’elle vous donne sans la pousser à la surproduction.
Les principes de base de la biodynamie sont:
– Nourrir la terre et les hommes
– Respecter le vivant, les rythmes et le terroir
– Renforcer la vie du sol et la santé des plantes
– Créer des domaines agricoles équilibrés
Bref après cette petite parenthèse agricole, place à la dégustation. Et oui l’Alsace c’est aussi la fameuse “Route des vins”.
Mes amis blogueurs et moi partons pour les hauteurs du domaine où nous attend un déjeuner en plein cœur des vignes. Et sachez qu‘en Alsace, les plats sont riches et conviviaux! Oubliez les régimes, c’est perdu d’avance 😉
On déguste un “baeckeoffe” qui est un plat traditionnel de la cuisine alsacienne, à base de pommes de terre, de légumes et d’assortiment de viandes d’agneau, de bœuf et de porc, mariné, puis mijoté à l’étouffée sur plus de 24 heures dans une terrine, avec des épices et du vin blanc du vignoble d’Alsace. Bref autant vous dire tout de suite que c’est un pur régal. Et puis manger sous le soleil au milieu des coteaux, c’est magique.
Léon Boesch, vigneron passionné, nous parle de son domaine et de ses crus. Mon préféré étant la vendange tardive, c’est mon coup de cœur de ce séjour!
Pas le temps de papoter, on reprend la route avec notre bus vintage de 1984, direction “La Ferme-Auberge du Treh” à Markstein pour un repas “marcaire” autour des vins de Francis Klee ( oui oui on boit encore…mais attention ce ne sont que des dégustations ) 😉
Chez les Klee, c’est une histoire de famille dans un domaine à taille modeste, 1,8 hectares dans la région de Colmar. Les trois frères, reprennent l’activité familiale après le départ à la retraire de leur père, c’était ça ou la location de vignes.
Mais que signifie le mot marcaire? C’est la traduction du mot alsacien “Malker”. Terme qui représente le fermier qui pratique la transhumance et qui transforme le lait en fromage.
Nous dégustons des plats aussi riches que bons. En entrée la fameuse tourte à la viande, en plein principal des “Roïgabrageldis”…. à tes souhaits 😉
Oui je sais l’alsacien n’est pas facile à prononcer et même moi qui est des notions d’allemand, j’ai beaucoup de mal. Le plat est une alternance de couches de pommes de terre, d’oignons et de beurre cuit pendant plusieurs heures à la marmite à l’étouffée. Le résultat est une sorte de purée épaisse, servie avec de la palette de porc fumée (proche du petit salé).
Et pour terminer dans “le light”, on a droit au fameux plateau de fromage avec un mélange complètement insolite et qui a fini de m’achever ( rire ), du munster coupé en petits morceaux avec de l’ail, de la ciboulette et du fromage blanc…. haleine de chacal, bonsoir :-))
Malgré cette petite parenthèse gustative, qui nous a marqué pendant tout le séjour, le repas était vraiment très bon, l’ambiance au top et le cadre magnifique. A tester si vous êtes dans le coin.
Retour à Riquewihr en chanson avec un petit karaoké improvisé dans le bus…je crois bien que la Dream Team était au taquet. Je découvre le village de nuit et c’est si paisible. Les ruelles sont légèrement éclairées, les cours pavés semblent suspendues dans le temps….bref une belle nuit nous attend.
Vendredi 5 octobre, réveil à Riquewihr dans notre superbe appartement. La vue sur les vignes est magnifique. L’appartement si calme et décoré avec goût. Mais avec Marion ( ma coloc d’aventure ) on n’a pas le temps de traîner, une journée bien remplie nous attend.
On file prendre notre petit déjeuner à la boulangerie du village avant de prendre la route pour le domaine “Christian Binner” où nous attend une dégustation de vin nature.
Mais avant cela, direction le Chai pour un pigeage à l’ancienne….et oui vous avez bien compris, avec les pieds. Pour ma part, il faisait bien trop frais pour que je mette mes gambettes à l’air mais apparemment “c’était très agréable” dixit “les courageux” du séjour ;-))
Christian Binner nous présente sa cave et nous parle de son engagement dans la biodynamie. En viticulteur passionné, il se positionne dans une philosophie 100% Nature.
Notre vignoble, situé dans le village d’Ammerschwihr, en Alsace, est certifié en agriculture biologique (ECOCERT) et cultivé en biodynamie et phytothérapie depuis de nombreuses années. Les raisins proviennent uniquement de notre propre récolte et sont vendangés en sur-maturité, bien après les vendanges traditionnelles. Les vinifications suivent un itinéraire sans intrant oenologique: la transformation de nos jus de raisin en vin se fait de façon « naturelle », et ce dans notre nouveau chai bioclimatique depuis 2014.
Vous vous doutez bien qu’on ne pouvait pas partir sans une “petite” dégustation. On commence à prendre l’habitude maintenant :-))
Comme en Alsace les repas sont vraiment très “light” ( rire ) Charlotte, l’organisatrice en chef de ce séjour, nous a prévu une bonne petite balade de 20 km à vélo! Mais elle ne souhaite pas nous achever pour autant, les vélos sont électriques. Par contre autant vous le dire tout de suite ( histoire de faire taire les mauvaises langues…humour quand tu me tiens ), les vélos sont certes électriques mais il faut aussi pédaler, dans le cas contraire ce serait des mobylettes 🙂
Le fait qu’ils soient électriques, vous rend le travail moins pénible dans les montées par exemple…mais sur le plat ça na change pas beaucoup, en tout cas, personnellement je n’ai pas utilisé l’option électrique à ce moment là.
On part donc à travers le vignoble, on traverse 5 villages ( Kaysersberg, Riquewihr, Hunawihr, Ribeauvillé et Bergheim ), on monte les coteaux, on admire la plaine d’Alsace…on profite pleinement de cette magnifique journée ensoleillée.
Après cette balade, direction Dambach La Ville, au Restaurant Winstub, pour le déjeuner. Manger une choucroute à 15h, quoi de plus normal. Et oui, on ne pouvait pas quitter l’Alsace sans déguster le plat phare de cette région. Nous avons aussi goûter aux fameux “Schnecke” ( escargot en allemand ). Ici nous sommes les hôtes de la Maison Charles Frey.
Vous vous souvenez du chai biodynamique de ce matin? Et bien ici c’est pareil, tous les matériaux sont naturels et il n’y a ni climatisation ni chauffage.
Mais trêve de plaisanterie, nous ne sommes pas en avance dans notre planning et ce soir c’est “Afterwork” au domaine Achillée.
Notre parcours initiatique en biodynamie touche presque à sa fin avec cette dernière visite. Le chai est juste magnifique, il donne sur une salle avec un énorme comptoir, le style est moderne, les vignerons sont jeunes et passionnés, ils travaillent en musique, le son des basses rythment l’endroit…l’ambiance est assurée.
C’est là que je mets les mains à la pâte, si je puis dire, car ce week-end alsacien ne pouvait pas se terminer sans une dégustation des fameuses tartes flambées. C’est Didier Roeckel, le chef du restaurant “A la Couronne” situé à Scherwiller qui nous livre sa recette et son savoir faire pour des tartes flambées faites maison.
La recette est simple, facile et le résultat est hyper bon. Donc laissez tomber les tartes surgelées, cette recette est à la portée de tous ( je vous dévoile ça au plus vite ).
Soirée aux flambeaux, musiques d’ambiance, dégustations de vins, fous rires et anecdotes grisantes, nous voilà tous bien fatigués. On a le temps de se dire au revoir car demain ce sera l’heure des départs. Chacun repartira chez lui, entre Bordeaux, Paris, la Belgique, Marseille et la Corse, on vient tous d’un peu partout, c’est ce qui rend ce genre de voyage enrichissant….pour ma part, je vis tout près, en Moselle. C’est donc en voiture que je rentre chez moi.
Ce fut un séjour hyper intéressant sur le plan culturel mais aussi humain. J’ai pu rencontrer des vignerons passionnés et investis dans leur travail, j’ai découvert la biodynamie et ses bienfaits, j’ai vécu des moments incroyables avec mes copains d’aventure.
Encore une fois Merci à Charlotte de toutlevin.com pour ce superbe Blogtrip, c’était grâce à elle que j’étais dans le bordelais début septembre….vous vous souvenez? ( mon article ici ).
Merci au CIVA ( Vins d’Alsace ) de m’avoir permis de découvrir cette belle région ( petite vidéo de notre séjour, clique ICI )
Merci à tous les vignerons qui nous ont ouvert leur portes.
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